Jean-Baptist Warnke, numéro deux de l’Ambassade des Pays-Bas à Lima pense être un homme heureux. Il est marié à une femme belle et élégante, Catherine. Ses deux filles le comblent de joie et sa situation est enviable.
Vivant dans sa bulle diplomatique et familiale, il s’accommode d’un emploi presque inutile. Tous les jours, avant de rejoindre l’ambassadeur pour boire un dernier verre, il se rend dans un café pour y lire la presse et se faire cirer les chaussures par un gamin des rues.
Jusqu'au jour où Maléna fait irruption dans sa vie. Cette jeune femme le séduit immédiatement et en fait son amant.
« Il y a des différences culturelles, il se doit de les surmonter, c’est précisément sa tâche de diplomate. Une main sur la braguette n’a pas la même signification ici et à La Haye ou à Voorschoten. Warnke ne veut vexer personne, c’est la raison pour laquelle il laisse cette main où elle est. Et il trouve cette petite main délicieuse, si douce ! Si chaude ! Mais ce qui est encore plus beau, c’est son regard ; la plus belle chose au monde, c’est d’être désiré. » Aveuglé par un amour passionnel dont il pensait être exempt, il fait montre de naïveté et se laisse manipuler par la belle jeune femme.
Occupé à lui écrire des poèmes enflammés, il ne réfléchit pas lorsqu’elle lui déconseille d’accepter l’invitation de l’ambassadeur du Japon pour la soirée de fin d’année. Ce soir là, il assiste depuis son salon à la prise d’otages. Les invités et les terroristes sont enfermés durant des mois dans l’ambassade du Japon. Pendant cette période, Warnke se désagrège lentement et son existence si lisse commence à lui échapper.

Arnon Grunberg signe un court roman d’une ironie mordante. Le personnage du diplomate berné par de grands sentiments frôle le comique. Les descriptions cyniques de l’auteur sont jubilatoires. Un intermède réussi dans l’œuvre d’Arnon Grunberg, auteur du très remarqué Le Messie juif paru aux éditions Héloïse d'Ormesson.